Musical (1973)


Musique: Claude-Michel Schonberg • Raymont Jeannot
Paroles: Alain Boublil • Jean Max-Rivière
Livret: Alain Boublil • Claude-Michel Schonberg

Les comédies musicales françaises.... !!!! Malgré ce que certains pourraient croire, le premier grand succès n'est pas Notre-Dame de Paris en 1998. Il y a avait déjà bien sûr eu le phénomène Starmania en 1978-79 (puis 1988 puis 1993) dont la plupart des chansons sont devenues des tubes qui sont encore sur toutes les lèvres et dans tous les coeurs.

Mais il ne faut pas oublier quelques années auparavant... Il y avait eu un autre phénomène d'ampleur comparable, même si un peu oublié depuis: Le concept-album La Révolution Française, en 1973.
Et juste pour parler d'une époque où tout était possible: parmi les interprètes de la Révolution Française, on remarque, entre autres, le groupe pop Martin Circus, un débutant qui s'appelle Alain Bashung dans le rôle de Robespierre et un autre nommé Daniel Balavoine parmi les Choristes !

Christian Delagrange comment avez-vous été contacté pour participer à ce spectacle?
C.D. : Ce sont les talentueux Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg qui ont contacté mon producteur de l'époque, pour faire partie de cette comédie musicale. Il n'y a pas eu de casting spécifique puisqu'ils me connaissaient bien et ils savaient ce que je faisais, j'ai simplement été choisi. Mais je me souviens aussi qu’ils avaient tenu à me faire travailler deux ou trois heures avec un prof de chant. Je n’ai jamais compris à quoi ça servait vraiment au niveau où j’en étais et pour ce genre de prestation… sans doute pour être rassurés sur mes compétences vocales.

Vous avez accepté tout de suite ?
Oui bien sûr c'est quelque chose qu'on a envie de faire. Il faut préciser ce clin d’œil à l'histoire: de par ma mère je suis descendant de Camille Desmoulins; c'est donc un ancêtre et c'est assez amusant de retrouver son arrière arrière … arrière-grand-père tous les soirs sur scène.
J'ai toujours été passionné par ce côté «comédie» - comme pour l’image - tout ce qui est artistique m'a toujours plu et c'est un domaine que je ne touchais pas trop: la comédie, je ne connaissais pas vraiment à l'époque; j'étais donc très heureux de mettre les pieds dans un théâtre.

Comment se sont passées les représentations? Ambiance...
Il y avait une ambiance très sympa et des amitiés qui se sont liées.
Il y a eu un essoufflement personnel au bout de 100 jours qui était tout à fait normal pour le jeune intrépide que j’étais : ça commençait à devenir une routine pour moi qui avais l'habitude de chanter dans un endroit après des centaines de kilomètres et de repartir ailleurs, je commençais à avoir une impression de pointer à l'usine tous les soirs. Mais ce qui était paradoxal, c'est que ça restait magique : chacune des représentations était malgré tout différente et laissait naître le plus gros trac de ma carrière chaque jour renouvelé.
Malheureusement au milieu de tout ça j'ai perdu mon père… Ce fût une époque difficile pour moi...
Ce qui était surtout génial c'était d'avoir ce grand orchestre qui tous les soirs nous accompagnaient. Ce n'était pas une bande comme aujourd'hui ou même pire encore avec des voix enregistrées, il fallait vraiment chanter, accompagné par le talentueux violoniste Roland Bertier et ses amis musiciens dans la fosse.

Comment réagissait le public ?
A un moment donné j’étais guillotiné et je recevais sans arrêt des lettres disant "non je ne veux pas que tu meures". C'est très drôle à vivre, car d'un seul coup on se retrouve dans la peau du personnage, en dehors des horaires de représentation; en plus cette naïveté de penser que je meurs dans cette comédie fait que l'on est encore plus Charles Gautier.

Combien de temps ont duré les représentations?
100 représentations à raison de 6 par semaine. De novembre 1974 à janvier 1975.

Quels souvenirs en avez-vous gardé ?
Le souvenir de cette «troupe d'amitié» qui était née car quand on est tous les soirs ensemble, ça créé des liens et c'est très sympa. J’ai gardé pendant quelques temps des liens assez étroits avec Michel Quereuil (la Bande à Basile), Gérard Layani, Robespierre dans le spectacle ou les Martins Circus.

Que vous a apporté cette expérience de comédie musicale ?
Elle m'a apporté tout ce qui est humainement intéressant à vivre, moi qui était un solitaire dans mes spectacles, j'avais mes musiciens certes, mais partager un plateau avec d’autres artistes c'est sympa.


Après cette comédie avez-vous eu envie de refaire une autre comédie ?
Oui normalement je devais en faire une autre qui était Le comte de Monte Cristo je devais tenir le rôle d’Edmond Dantès jeune pour Jean-Jacques Vital, mais il nous a quitté et la comédie ne s'est pas faite. Ca m'aurait beaucoup plu de tenir ce rôle, mais cette histoire de Dumas est tellement exceptionnelle dans sa richesse de lieux, de situations et de personnages que j’aurais eu très peur de décevoir par un survol trop succin de cette histoire.
Après je suis parti sur d'autres «aventures» et je me suis éloigné du monde de la comédie musicale. Il n’y en avait d'ailleurs plus beaucoup.


















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